Mode éthique: comment s'habiller durable?

Mode et éthique ne sont plus antinomiques. S'habiller avec style en respectant l'homme et la planète, c'est possible. Nos conseils pour y voir plus clair et consommer moins, mais mieux.

Consommer de manière éthique est devenu une vraie préoccupation: certains souhaiteraient ainsi être mieux informés des conditions de production des produits qu'ils achètent, notamment des vêtements et accessoires de mode. Pour autant, il n'est pas toujours simple de décoder les étiquettes et les labels. Nos conseils pour s'y retrouver dans la mode éthique. 
Se renseigner sur l'origine des vêtements
Pour Lionel Astruc, auteur de Voyages aux sources de la mode éthique, "on parle souvent de l'étiquette mais une fois que l'on est dans les rayons, c'est déjà trop tard. Il vaut mieux si possible se renseigner en amont avant tout achat. La marque que je souhaite acheter est-elle transparente sur son processus de fabrication, détails à l'appui? Est-elle soucieuse de sa responsabilité sociale et environnementale?". 

Une fois en magasin, pas simple malgré tout de décoder les étiquettes déplore Catherine Dauriac, journaliste et directrice artistique du salon Green Orange Fashion: "Le consommateur se perd dans les méandres du 'made in'. Les industriels chinois délocalisent désormais dans les autres pays asiatiques et le problème se déplace. Le Made in China n'est pas toujours synonyme d'esclavagisme, mais il reste un souci pour l'environnement, notamment au sujet des teintures. Ce n'est hélas pas le cas du Made in Bangladesh, malheureusement porté à l'attention du grand public par la catastrophe du Rana Plaza. Le commerce équitable apporte une réponse claire: conditions de fabrication humainement soutenables, matières et teintures certifiées sans danger pour l'homme et la planète, efforts réels des marques pour un monde plus juste souvent au prix de Des marques ont fait de la traçabilité leur cheval de bataille, à l'image d'Ekyog. "De la culture à la filature, en passant par la teinture, nous sommes capables d'identifier toutes les personnes qui sont intervenues sur un modèle", explique Sabrina Cherubini, directrice marketing de la marque. "Les flashcodes présents sur certains modèles permettent même au consommateur d'accéder à l'histoire du vêtement, racontée sous forme d'anecdotes". 
Même souci de lisibilité chez Veja, raconte Sébastien Kopp, co-fondateur de la marque: "Le coeur de notre projet c'est la transparence et la traçabilité des produits. Nous sommes partis des matières premières, le coton, le caoutchouc et le cuir, en raccourcissant la chaine de production et en y ajoutant une plus value sociale, économique et environnementale. Avec Centre commercial, notre concept-store, nous avons choisi de fédérer sous un même drapeau des marques qui, sans rien sacrifier au style, font preuve d'un engagement particulier dans leur production."

Veja, la première basket étiquetée équitable

Privilégier les matières naturelles
Au coton conventionnel, dont la culture est la plus polluante au monde, on préfèrera le coton biologique, le lin ou le chanvre. "Savez-vous que 80% du lin mondial pousse en Europe?", questionne Catherine Dauriac. "Zéro irrigation, zéro déchets, c'est une fibre qui se plie à tous les besoins". Attention néanmoins aux idées reçues: "Le bambou est une hérésie écologique. Il s'agit d'une viscose, donc un fil synthétique, qui demande beaucoup de chimie pour sa transformation. Pour le cuir, il faut privilégier les tannages végétaux et surtout sans chrome, encore pratiqué en Asie, malgré les interdictions européennes". 
Un mode de production choisi par Veja, dont les cuirs sont tannés avec des écorces d'acacia. Certaines baskets sont même fabriquées à partir de peaux de poissons teintes et cousues. Sabrina Cherubini conseille quant à elle de prêter attention à la composition en privilég

Pratiquer le slow-wear

A la mode jetable et à la surconsommation, on préfèrera le "Buy less, Choose well, Make it last" ("Achetez moins, Choisir mieux, Faire durer") de la créatrice britannique Vivienne Westwood. "Bien consommer, cela commence d'abord par ne pas acheter n'importe quoi", explique Pin-up Bio. "Quand on sait qu'une femme ne porte en moyenne que 30% de sa garde-robe, on a une idée de l'ampleur du gaspillage", déplore-t-elle. 
Lionel Astruc recommande de privilégier les marques qui ne démultiplient pas les collections et n'ont pas (ou ont peu) recours à la publicité. Un modèle économique revendiqué par Ekyog: "Nous travaillons sur un style intemporel revisité, et nous limitons à deux collections par an, contrairement aux marques de fast fashion. Notre gamme de produits transformables "Métamorphose" permet de faire d'une robe un snood ou un gilet: un achat emblématique du slow-wear." 

Et contrairement aux idées reçues, ça ne coûte pas forcément plus cher. Faire le choix d'un produit qui va durer au fil des lavages est un bon investissement. "Nos baskets coûtent sept fois plus cher à produire que nos concurrents car nous préférons mieux payer les gens qui travaillent pour nous", explique le co-fondateur de Veja. "Pour autant, nous arrivons aux mêmes prix que les grandes marques car nous n'avons aucun frais de publicité ou d'égérie". 



Merci a l'equipe de : http://www.lexpress.fr/  et Ekyog


Comments

Popular Posts